Lise Lebleux

Basées sur des quêtes sonores d’identités territoriales, mes compositions se construisent non comme une reproduction fidèle des lieux d'enregistrement, mais comme le résultat d’un processus de transformation et de manipulation. Je conçois des situations d’écoute où les sons sont en déclin, des espaces étranges soulevant un climat en péril. Les sons issus du réel permettent de placer les auditeur·rices dans des acoustiques familières qui basculent dans des paysages déconstruits où les repères s’effacent. Ces espaces, ancrés dans la réalité mais ponctués de passages musicaux et fictionnels, engendrent des lieux hybrides en évolution. Je perçois une installation sonore comme un geste d’ajout d’une nouvelle membrane sonore connectant par le son : le corps et l'espace. Je désire penser la forme sculpturale et la spatialisation de l’installation sonore de façon indissociable. Le travail de spatialisation du son se compose à partir de notre perception des espaces, des sensations, de notre intériorité tout en s’appuyant sur les architectures dans lesquelles le son va se propager. Cette propagation vient s’immiscer et se répercuter sur toutes les surfaces environnantes ainsi que contre et dans notre propre corps. À l’écoute des sons, notre corps absorbe le son, résonnant ainsi sous notre chair et dans nos os.

Contact: lebleuxlise@gmail.com.

Portfolio disponible ici en pdf.

Design, programming: Marianne Plano. Font: Leif Book, Store Norske Skriftkompani.

Solitude of the sound recordist New‑York, États‑Unis 2021
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Lors des sessions de prises de son, mon corps, statique ou en mouvement, s’oriente face aux événements qui l’interrogent, pointant alors le micro tel un doigt qui désigne le paysage. La respiration, le bruit de nos pas et les multiples à-coups matériels constituent une part importante de mes recherches sur le son...

Lors des sessions de prises de son, mon corps, statique ou en mouvement, s’oriente face aux événements qui l’interrogent, pointant alors le micro tel un doigt qui désigne le paysage. La respiration, le bruit de nos pas et les multiples à-coups matériels constituent une part importante de mes recherches sur le son.

La prise de son résulte ainsi d’une succession de choix comme le type de micro, le lieu, notre positionnement face à la source sonore. Dans cet instant d’écoute active, nos oreilles sont en alerte, à l’affût de chaque son qu’elles peuvent percevoir. Lorsque l’on enregistre un paysage, les sons sont condensés en une seule matière sonore mais à l’écoute, ils sont perpétuellement en mouvement,
presque insaisissables.

Le texte Nature is Sound, présent dans la pièce, a été écrit et prononcé par la musicienne et philosophe française Agnès Gayraud.

Pièce radiophonique
Montez Press Radio, New-York, États-Unis
https://radio.montezpress.com/#/show/2268

Barrage du Gouffre d'Enfer, Planfoy, France.